La convention de compte courant d'associé ou d'actionnaire
1. Qu’est-ce qu’une convention de compte courant d’associé ?
La convention de compte courant d’associé permet d’encadrer juridiquement les modalités de fonctionnement des avances en compte courant d’associé.
Pour qu’elle soit valable, la convention doit être rédigée par écrit et être signée à la fois par la société et par l’associé concerné.
Le non-respect des dispositions figurant dans la convention de compte courant d’associé est susceptible d’engager la responsabilité contractuelle de la partie concernée.
2. Cette convention est-elle une convention réglementée ?
La procédure d’autorisation à suivre dépend de la forme juridique de la société :
dans les SA, l’accord doit être obtenu avant la conclusion de la convention,
dans les SAS, il convient de suivre ce qui est prévu dans les statuts
dans les SARL, l’approbation ou la désapprobation intervient postérieurement.
3. Informations de base à faire figurer dans la convention
- l’identification des parties (la société et l’associé concerné),
- l’objet de la convention : prévoir les modalités de fonctionnement des avances en compte courant d’associé entre les parties,
- la durée de la convention,
- et toutes les clauses spécifiques au fonctionnement des avances en compte courant d’associé : apports, rémunération des sommes versées, remboursement, blocage temporaire, cession…
4. Clauses spécifiques aux conventions de compte courant d’associé
4.1 Le montant de l’avance en compte courant d’associé
4.2 Les modalités de mise à disposition de l’avance
Il est d’usage d’indiquer ensuite qu’une fois l’avance réceptionnée, la société ouvrira dans ses livres un compte au nom de (préciser l’intitulé exact du compte courant d’associé en comptabilité).
4.3 La rémunération ou non des apports effectués
La convention précisera donc :
que les sommes mis à disposition par l’associé et par l’intermédiaire de son compte courant d’associé ne sont pas rémunérées,
que l’associé ne percevra aucune rémunération en contrepartie de l’avance en compte courant d’associé qu’il effectue.
Toutefois:
- Quand l’associé concerné est une personne morale, une rémunération des avances en compte courant d’associé doit être prévue. A défaut, l’administration peut considérer l’absence de rémunération comme un acte anormal de gestion.
- Quand l’associé est une personne physique, il est tout à fait possible de prévoir que les avances ne fassent l’objet d’aucune rémunération en contrepartie.
4.4 Les modalités de remboursement des avances
- si les parties souhaitent le prévoir: quelle est la date à laquelle les avances seront remboursées ?
- quelle est la procédure à suivre pour demander un remboursement si aucune échéance n’est prévue dans la convention (demande verbale, demande par écrit…) ?
- comment est effectué le remboursement : immédiatement, en plusieurs échéances, y-a-t-il un préavis ?
- et les possibilités de refus lorsque la société ne dispose pas de la trésorerie suffisante.
4.5 Le blocage des avances en compte courant d’associé
Ce blocage est obligatoirement temporaire et la durée doit être indiquée dans la convention.
- Pourquoi bloquer un apport en compte courant d’associé ?
Couramment, le blocage peut être nécessaire à l’obtention d’un prêt bancaire. En effet, dans le cadre d’un projet, la banque prend en compte la part du besoin total qui est financé directement au moyen de fonds propres par les créateurs ou repreneurs dans sa décision d’accorder ou non l’emprunt.
Seuls les financements durables sont pris en compte et lorsqu’un apport en compte courant est prévu, un blocage de la somme sur la durée de l’emprunt est souvent exigé.
Ensuite, le blocage d’un apport en compte courant d’associé constitue une garantie financière pour la société, cela lui permet d’être sûre de ne pas avoir à supporter le remboursement de la dite créance sur une durée définie. Il s’agit d’un avantage pour l’entreprise, notamment lorsque l’apport sert à financer des investissements durables.
- Comment bloquer un apport en compte courant d’associé ?
- Les engagements de la société et de l’associé
- du côté de l’associé, qui s’engage à ne pas percevoir le remboursement de son apport sur la durée du blocage ;
- du côté de la société, qui s’engage à ne pas rembourser les apports reçus et visés par la clause de blocage.
- La décision de bloquer l’apport en compte courant d’associé
- soit par l’assemblée générale des associés, avec vote à l’unanimité (étant donné qu’il y a une augmentation de l’engagement des associés),
- soit par un accord entre la société et l’associé, matérialisé au sein d’une convention.
- La convention ou clause de blocage du compte courant d’associé
Il est impossible de prévoir une durée indéterminée.
Il faut indiquer le montant visé par le blocage temporaire.
Il est utile de prévoir ce qu’il se passe en cas de cession de titres par l’associé titulaire du compte courant d’associé bloqué:
- remboursement immédiat,
- transmission de la créance à l’acquéreur,
4.6 Les possibilités d’abandon des avances effectuées
L’abandon permet ainsi de reconstituer les capitaux propres car un produit exceptionnel correspondant au montant abandonné est constaté.
L’abandon est constaté dans une convention spécifique établi à cette occasion.
La convention de compte courant d’associé indique simplement les modalités dans lesquelles l’abandon peut être décidé qui peut aussi faire l’objet d’une cluse de retour à meilleure fortune c’est-à-dire que le compte courant est « réactivé ».
4.7 Le départ de l’associé titulaire du compte
La convention peut utilement prévoir le sort réservé aux avances en compte courant d’associé si l’associé titulaire vient à transmettre ses participations.
Par exemple, il peut être prévu que son compte soit transmis à l’acquéreur en même temps que ces titres et que l’associé cédant puisse obtenir le remboursement immédiat de ses avances.